Type de texte | source |
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Titre | « Sur la peinture et le genre du portrait », Conférence lue à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 7 mars 1750 |
Auteurs | Tocqué, Louis |
Date de rédaction | 1750/03/07 |
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Auteurs de la traduction | |
Date de traduction | |
Date d'édition moderne ou de réédition | 2012 |
Editeur moderne | Lichtenstein, Jacqueline; Michel, Christian |
Date de reprint |
, p. 453
Voilà ce que produit l’esprit dans les tableaux exquis : ils nous touchent, ils nous remuent comme si l’action même se passait sous nos yeux. Il est donc d’une grande importance de réunir l’esprit à la belle manœuvre de la peinture et de se former une idée assez vive du caractère des personnages principaux du sujet que l’on traite pour pouvoir se mettre à leur place en les peignant. Le peintre est dans le cas du grand acteur, il est obligé de se pénétrer des sentiments du héros qu’il veut représenter, et l’on a vu des peintres si remplis de leur sujet qu’ils faisaient eux-mêmes les mouvements et exprimaient l’action qu’ils cherchaient à rendre sur la toile. Songez qu’on ne parvient à bien peindre les passions que par la connaissance des mouvements corporels de ceux qui en sont agités. Mais ces mouvements du corps et surtout du visage sont plus ou moins sensibles selon la dignité des personnages. La colère des dieux, par exemple, se caractérise bien différemment que celle des hommes ; un air fier et sévère suffit alors. S’ils annoncent leur volonté aux ministres de leur vengeance, c’est sur le front de ces derniers que vous devez peindre la fureur.
Dans :Polos, si vis me flere(Lien)
, p. 460
Un habile homme ne quitte jamais prise qu’il n’ait atteint ce point de ressemblance et de vérité qui toujours est son objet. Quelquefois même, désespérant de se satisfaire, un mouvement de dépit lui devient favorable et lui fait trouver comme par hasard ce qu’il cherchait avec ardeur. Témoin, ce fameux peintre de l’Antiquité qui trouva par hasard le moyen d’imiter l’écume d’un cheval qu’il peignait en détrempe en jetant avec emportement une éponge humectée dans l’endroit du tableau où vainement il s’était efforcé de peindre cette écume.
Dans :Protogène, L’Ialysos (la bave du chien faite par hasard)(Lien)